Comparaison internationale : comment chaque pays gère ce trouble
Chères lectrices, chers lecteurs, vous qui vivez avec le syndrome de Diogène ou le trouble du stockage compulsif (hoarding), vous qui observez un proche isolé, ou un voisin en détresse, cet article a été conçu pour vous. Notre ambition : vous offrir une vision claire et rassurante, un éclairage international sur les différentes manières dont les pays abordent cette souffrance profonde. Nous voulons que vous compreniez :
pourquoi certains modèles fonctionnent mieux,
comment les systèmes de soins, sociaux et juridiques s’organisent,
ce que vous pouvez faire (ou encourager) dans votre environnement.
Le trouble du stockage compulsif est désormais reconnu comme un trouble distinct dans le DSM-5, et son impact est important dans le monde entier, avec une prévalence estimée entre 2 et 6 % de la population adulte, parfois plus dans les enquêtes longitudinales. Sans traitement adapté, l’accumulation peut générer des risques graves pour la santé, la sécurité, les relations familiales et la cohésion sociale.
Un trouble encore mal compris mais universel
Le syndrome de Diogène, aussi connu sous le nom de trouble du stockage compulsif (hoarding disorder), touche des millions de personnes dans le monde. Vous qui vivez avec ce trouble, vous qui êtes un proche, un voisin, ou un membre de la famille confronté à cette réalité, sachez que vous n’êtes pas seuls. Ce trouble est aujourd’hui reconnu par le DSM-5 et l’ICD-11, et son impact dépasse largement les frontières.
Dans cet article, nous allons explorer comment différents pays gèrent ce trouble, quelles stratégies fonctionnent, et ce que vous pouvez apprendre de ces approches. L’objectif est simple : vous informer, vous donner espoir et vous offrir des repères concrets, quel que soit l’endroit où vous vivez.
1. Comprendre le syndrome de Diogène et sa reconnaissance mondiale
Dans la majorité des pays développés, le syndrome de Diogène n’est plus vu comme un simple manque d’hygiène ou une bizarrerie, mais comme un trouble psychologique à part entière.
Le DSM-5 le définit comme une difficulté persistante à se défaire de ses possessions, quelle que soit leur valeur réelle, causant un encombrement important de l’espace de vie et une détresse significative.
Les recherches montrent :
Une prévalence mondiale estimée entre 2 % et 6 % de la population adulte.
Une apparition souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, avec une aggravation progressive.
Une constance des taux dans les pays occidentaux, mais des nuances culturelles fortes dans les pays non occidentaux.
2. Les traitements de référence à travers le monde
2.1 La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) spécialisée
La TCC est le traitement de référence dans tous les pays où des données sont disponibles. Elle permet :
de travailler sur les croyances liées aux objets,
d’améliorer les capacités de tri et d’organisation,
d’affronter progressivement l’anxiété liée au désencombrement.
Dans certaines régions, la TCC est proposée en séances à domicile ou via des programmes en ligne. Des variantes émergent : thérapies de groupe, interventions intégrant la réalité virtuelle, approches centrées sur la compassion.
2.2 Les médicaments comme soutien
Aucun traitement médicamenteux n’est validé spécifiquement pour le trouble. Toutefois, les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) peuvent aider lorsqu’une anxiété ou une dépression est associée.
3. Études de cas par pays
Royaume-Uni : une approche coordonnée et communautaire
Le système de santé britannique (NHS) a mis en place des protocoles précis :
TCC prolongée, souvent à domicile.
Interventions coordonnées entre psychologues, travailleurs sociaux et services de santé publique.
Documents de bonnes pratiques à destination des professionnels.
Les résultats montrent qu’une approche respectueuse et collaborative améliore l’engagement des personnes concernées.
Espagne : l’efficacité d’une équipe spécialisée
Une étude menée dans la province de Barcelone a comparé trois approches :
Une équipe pluridisciplinaire dédiée à plein temps.
Un réseau interprofessionnel sans coordination centrale.
Le service social standard.
Résultat : l’équipe spécialisée obtenait 84,5 % de réussite (désencombrement significatif), contre environ 36 % pour les autres approches.
Canada : les task forces locales
En Ontario, certaines municipalités ont créé des équipes d’intervention intersectorielles rassemblant psychologues, agents de santé publique, pompiers, services sociaux et associations.
Ces task forces permettent de traiter des situations complexes tout en évitant les interventions forcées traumatisantes.
4. Défis communs et bonnes pratiques
Lutter contre la stigmatisation : sensibiliser le public et les professionnels pour éviter les jugements rapides.
Former les intervenants : santé, social, sécurité civile doivent comprendre les spécificités du trouble.
Proposer des soins durables : le trouble nécessite un suivi prolongé, pas une intervention ponctuelle.
Coordonner les services : la collaboration entre acteurs est la clé d’un résultat durable.
Adapter les méthodes : respecter les différences culturelles et les situations personnelles.
5. Conseils pour les personnes concernées et leur entourage
Si vous vivez avec ce trouble : cherchez un professionnel formé à la TCC spécialisée et demandez si un accompagnement à domicile est possible.
Si vous êtes un proche ou un voisin : privilégiez la bienveillance et le dialogue avant toute action concrète.
Militez localement : faites connaître le besoin d’équipes spécialisées dans votre région.
Vers une prise en charge globale et humaine
Dans le monde, les pays qui réussissent à aider efficacement les personnes touchées par le syndrome de Diogène sont ceux qui combinent une expertise thérapeutique solide, un accompagnement sur le terrain, et une coordination entre tous les acteurs.
Que vous soyez directement concerné ou témoin, rappelez-vous : ce trouble n’est pas un choix, et un accompagnement adapté peut réellement transformer une vie.
Sources
American Psychiatric Association, DSM-5, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 2013.
OurMental Health, données sur la prévalence mondiale et la prise en charge.
ScienceDirect, études récentes sur les approches thérapeutiques.
NICE Guidelines, recommandations pour la prise en charge du trouble.
Mind UK, rapports sur l’accès et la durée des prises en charge au Royaume-Uni.
Coventry Safeguarding Adults Board, Hoarding Best Practice Framework.
Étude comparative Barcelone (2024), SpringerLink.
Ontario Task Forces interdisciplinaires, CAMH Canada.
Cardiff University, recherches sur les aspects culturels du hoarding.
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